Portrait alumni - Juliette Gladines, Boulangère

Aujourd'hui, nous partons à la rencontre de Juliette Gladines, boulangère et alumni 2018 de l'Institut des Métiers ! A travers cette interview, elle revient sur l'obtention de son CAP Boulangerie à l'IDM, sa participation à la 8ème édition du concours régional de la meilleure baguette, mais nous parle également de son métier et de ses missions au quotidien !
Bonjour Juliette, peux-tu nous raconter ton parcours académique, comment es- tu devenu boulangère ?
En sortant de 3ème, j’ai commencé par faire un CAP Fleuriste, mais ça ne m'a pas du tout plu. Suite à cela, mon père, lui-même boulanger, m'a proposé de découvrir son métier. C'était un univers que je connaissais de loin mais que je n'avais, jusqu'alors, jamais pratiqué. J'ai tout de suite accroché et j'ai donc décidé d'intégrer l'Institut des Métiers pour faire un CAP Boulangerie, que j'ai obtenu en 2018. J’ai ensuite continué mes études avec un Brevet Professionnel en 2 ans que je n'ai malheureusement pas eu et j'ai poursuivi avec une 3ème année ainsi qu'avec une mention complémentaire en pâtisserie sur un an.
J'ai eu la chance de réaliser toutes mes études en contrat d'alternance au sein de la boulangerie de mes parents, dans laquelle j'exerce toujours aujourd'hui.
Avais-tu déjà envisagé de devenir boulangère avant de te lancer dans cette aventure ?
Mes parents ont leur propre boulangerie depuis que je suis petite. J'ai donc toujours été habituée à ce milieu sans pour autant envisager de devenir moi-même boulangère. De plus, ce n'était pas un métier très mis en avant lorsque l'on parlait d'orientation au collège, surtout que "Boulanger" était très longtemps considéré comme un métier réservé aux hommes.
J'avais déjà pensé devenir pâtissière, un métier créatif qui me plaisait sur le papier, mais suite à l'obtention de ma mention complémentaire dans ce domaine, ça n'a pas été une grande révélation pour moi et je préfère de très loin la boulangerie.
Qu'est-ce qui te plait le plus dans ce métier ?
Ce qui me plait dans ce métier, c'est d'être libre et autonome dans mon travail. De plus, je trouve que c'est un métier très satisfaisant : être capable de faire de belles et délicieuses choses à partir de quelques produits bruts.
Tu as participé à la 8ème édition du concours régional de la meilleure baguette. Quelles ont été tes motivations pour t'inscrire ?
J'ai participé à ce concours grâce à mon père. Il y avait lui même participé deux ans auparavant. J'avais donc pour challenge de m'inscrire à mon tour et d'essayer de le concurrencer, voire même d'aller plus loin. Et j'ai bien fait de croire en moi et en mes capacités car je suis arrivée 2ème sur le podium ! Un résultat qui nous rend très fiers mon père et moi.
Quelles sont tes missions au sein de la boulangerie? Peux-tu nous raconter une journée type ?
Il faut savoir que j'encadre actuellement un apprenti donc ma journée commence relativement tôt, soit 1h30 avant que celui-ci n'arrive. Je lui prépare le terrain et organise sa journée pour qu'il puisse travailler dans de bonnes conditions et se mettre directement à l'œuvre. Je l'encadre, je lui apprend des techniques et je le conseille au quotidien. Je m'occupe principalement du pain et des viennoiseries mais j'aide parfois mon père en pâtisserie, je prépare les bases, les pâtes, etc.
Il m'arrive également d'être en caisse auprès des clients, mais je suis beaucoup plus à l'aise dans mon fournil.
Quelles sont les qualités à avoir pour travailler en boulangerie ?
Il faut être rapide, ponctuel, organisé, créatif et patient. Ce qui est très important aussi, c'est d'aimer ce métier car les conditions de travail ne sont pas toujours faciles. Les journées commencent tôt, nous travaillons les dimanches et les jours fériés, etc. C'est un métier passion et quand on aime, on ne compte pas.
Quel préjugé ne veux tu plus entendre au sujet de ce métier ?
Que c'est un métier exclusivement masculin. Il l'a peut-être été il y a quelques années, mais les femmes commencent à prendre leur place en boulangerie et c'est une très bonne chose. De plus, j'entends souvent que notre métier doit être très répétitif et que l'on fait toujours la même chose. Bien au contraire, dans ce métier, il faut s'adapter en permanence à différents facteurs (la météo, les périodes de l'année, etc.) et être en capacité de rebondir. Par exemple : cet été, période de canicule, nous avons dû mettre des glaçons dans la pâte à pain tellement celle-ci montait rapidement.
Que retiens-tu de ton expérience à l’Institut des Métiers ?
L'Institut des Métiers m'a beaucoup apporté dans mon apprentissage. L'alternance est une super méthode pour découvrir un métier et son univers ! J’ai également de très bons souvenirs de mes professeurs, en particulier celui de pratique avec qui le feeling est vraiment bien passé.
Quels conseils donnerais-tu à un.e jeune diplômé.e qui s'apprête à entrer dans la vie active ?
Je pense qu’il ne faut pas hésiter à montrer sa motivation à ses employeurs. Ce n’est pas parce qu'on a eu notre diplôme qu’on connaît forcément le métier et toutes ses techniques. Ne pas hésiter à poser des questions pour en apprendre encore davantage, ne pas avoir honte de ne pas savoir certaines choses et toujours se montrer curieux, c’est comme ca qu'on apprend et avance dans la vie.
Où te vois-tu plus tard? Quels sont tes projets ?
Pour le moment, je compte rester dans la boulangerie de mon père car c'est lui qui m'a tout appris du métier et je lui en suis très reconnaissante. Si j'ai la chance de reprendre un jour la boulangerie familiale j'en serais très fière, et je pense que mes parents aussi.