Portrait alumni : Justine Dissimoz, bouchère

Portrait alumni : Justine Dissimoz, bouchère

Aujourd'hui, nous partons à la rencontre de Justine, bouchère et alumni 2022 de l'Institut des Métiers.

Bonjour Justine, vous exercez actuellement dans une boucherie. Parlez-nous de votre métier et de vos missions au quotidien ?

Mon métier est très diversifié, ce qui est l'un des aspects que j'apprécie le plus. Je m'occupe de plusieurs tâches : la boucherie bien sûr, mais aussi la partie traiteur et la charcuterie. Chaque début de semaine, je commence par transformer les carcasses, ce qui consiste à découper et préparer les différentes pièces de viande. Ensuite, je m'occupe de la charcuterie, en préparant des produits comme les pâtés, les saucisses, et bien d'autres spécialités. En parallèle, je suis responsable de la partie traiteur, où nous proposons chaque jour deux plats cuisinés, en plus des produits de charcuterie. C'est un travail qui demande beaucoup de rigueur et de passion.

Vous aviez déjà une expérience dans les métiers de bouche avant de vous orienter vers la boucherie. Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ce changement ?

Avant de me lancer dans la boucherie, j'étais cuisinière. J'ai travaillé dans divers établissements, notamment dans un camp d'hébergement où je préparais les repas pour les résidents. Pendant longtemps, j'ai ressenti le besoin de faire autre chose, d'explorer une nouvelle facette des métiers de bouche. La boucherie m'a toujours intriguée, notamment pour l'aspect manuel et créatif qu'elle offre. 

Pendant le confinement, j'ai eu le déclic. J'ai voulu donner un nouveau tournant à ma carrière. Ce qui m'a vraiment attirée dans la boucherie, c'est la possibilité de transformer les produits bruts en quelque chose de raffiné, tout en conservant ce lien avec le client à travers la vente. J'aime aussi le fait que chaque jour soit différent, avec de nouvelles tâches et de nouveaux défis à relever.

La boucherie est un domaine qui se féminise de plus en plus. Comment percevez-vous cette évolution ?

Oui, c'est vrai, on voit de plus en plus de femmes dans ce métier, et je trouve cela très positif. Historiquement, la boucherie a souvent été perçue comme un métier masculin. Mais aujourd'hui, les choses changent. Les femmes apportent une sensibilité différente, notamment dans la présentation des produits, la minutie dans la découpe, et même dans l'accueil des clients.

Est-ce que votre expérience en cuisine vous aide dans ce domaine ?

Mon passé en cuisine m'a beaucoup aidée à apporter une touche personnelle à ce que nous proposons en boutique. Par exemple, pour les fêtes ou les occasions spéciales, j'aime innover en proposant des plats qui sortent de l'ordinaire. On essaye de surprendre nos clients avec des recettes originales tout en respectant les traditions. Cependant, on garde aussi nos classiques que les clients aiment retrouver chaque semaine. Par exemple, ils savent que le jeudi, ils pourront acheter tel plat, et cela fait partie de nos habitudes. Mais il est important de se renouveler régulièrement pour répondre aux attentes des clients, surtout pendant les périodes festives.

Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour exercer ce métier ?

Exercer le métier de boucher demande une combinaison de compétences techniques et humaines. D'abord, il faut être habile de ses mains, car la découpe de la viande requiert une grande précision. Ensuite, il est essentiel de bien connaître les produits, pas seulement pour les découper, mais aussi pour pouvoir conseiller les clients sur leur cuisson ou leur préparation. Il y a aussi une dimension physique à ce métier : il faut pouvoir manipuler de grosses pièces de viande, travailler dans le froid, et rester debout pendant de longues heures. Enfin, les compétences relationnelles sont cruciales. Il ne s'agit pas seulement de vendre des morceaux de viande, mais de créer une relation de confiance avec le client, de le conseiller, et de lui offrir une expérience positive.

Avoir une expérience préalable dans la restauration, est-ce un atout pour ce métier ?

C'est un atout indéniable. Mon expérience en cuisine m'a apporté une connaissance approfondie des techniques de cuisson et des préparations, ce qui me permet de mieux conseiller les clients. Par exemple, quand un client me demande comment préparer une viande particulière, je peux lui donner des astuces précises, car je connais déjà bien les étapes de cuisson. De plus, en cuisine, j'ai appris à respecter des normes d'hygiène strictes, ce qui est aussi essentiel en boucherie. Pour la charcuterie, bien que je n'aie pas suivi de formation spécifique, j'ai pu apprendre rapidement grâce à mes bases solides en cuisine.

Quel est le plus grand défi que vous rencontrez au quotidien dans votre métier ?

Le plus grand défi, pour moi, est la vente. Chaque jour, je dois enrichir mes connaissances sur les produits, comprendre d'où ils viennent, et être capable de partager cette information avec les clients. C'est un aspect du métier que j'apprends encore, et je pense qu'il me reste à progresser, notamment en ce qui concerne l'origine des viandes et les relations avec les producteurs. C'est un domaine qui demande une expertise approfondie et que je travaille à acquérir au fil du temps.

Comment s'est passée votre expérience à l'Institut des Métiers ?

Mon expérience à l'Institut des Métiers a été très positive et enrichissante, malgré la durée relativement courte de la formation, qui s'est étalée sur 8 mois. Cette période intensive m'a permis d'acquérir des compétences solides en boucherie, mais également de découvrir les aspects plus subtils du métier. Le fait d'être formée dans un groupe réduit de trois personnes a été un véritable atout. Nous avons bénéficié d'un suivi très personnalisé, avec des formateurs qui prenaient le temps de répondre à nos questions et d'expliquer en profondeur les techniques et les concepts.

Quels conseils donneriez-vous aux apprentis de l’Institut des Métiers qui s'apprêtent à entrer dans la vie active ?

Mon principal conseil serait de persévérer. Le métier de boucherie est exigeant, tant physiquement que mentalement, et il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre. Le secteur offre de nombreuses possibilités d’évolution et de spécialisation, alors saisissez-les lorsque vous en avez l'occasion. Enfin, appréciez le côté créatif et gratifiant du métier.

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