Portrait alumni : Lucy Garçon, technicienne qualité de production dans le secteur de la défense
Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Lucy, alumni 2020 de l’Institut des Métiers et aujourd’hui technicienne qualité de production au sein d’une entreprise du secteur de la défense !
Bonjour Lucy, vous êtes actuellement technicienne qualité de production, parlez-nous de votre métier et de vos missions au quotidien ?
Je travaille dans une entreprise du secteur de la défense qui fabrique des véhicules blindés. Mon rôle principal consiste à gérer toute la documentation nécessaire à la réparation des pièces des véhicules que nous fabriquons. Cela inclut la constitution des dossiers techniques que nous présentons aux clients pour l'approbation des pièces réparées. Ce travail de documentation est crucial car il garantit la conformité des pièces selon les normes strictes de notre secteur.
Je suis également en charge de la gestion des anomalies fournisseurs. Concrètement, lorsqu'une pièce neuve n'est pas conforme aux spécifications, je contacte le fournisseur pour signaler le problème. Ensuite, nous discutons des options possibles : soit nous retournons la pièce pour correction, soit nous la réparons en interne si cela est faisable. Cette partie de mon travail demande à la fois de la rigueur technique et de bonnes compétences en communication pour négocier efficacement avec les fournisseurs.
En outre, je m'occupe de la gestion des outils de contrôle utilisés par nos opérateurs, comme les pieds à coulisse, les clés dynamométriques et les jauges de profondeur. Ces outils doivent être régulièrement étalonnés pour garantir leur précision.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours depuis l'obtention de ce diplôme et de la manière dont vous êtes arrivée à votre poste actuel ?
Après l'obtention de mon BTS Maintenance des véhicules, option Véhicules de Transport Routier, à l’Institut des Métiers, j'ai décidé de poursuivre mes études avec une licence en Management de la Gestion de la Production Industrielle. Cette licence m'a non seulement permis d'approfondir mes connaissances techniques, mais aussi de développer des compétences en gestion. À la fin de ma licence, l'entreprise dans laquelle j’étais déjà en apprentissage et travaille encore aujourd’hui, m'a proposé un CDI. Cette continuité dans le même service m'a permis de m'intégrer pleinement dans l'équipe et de me perfectionner dans mon rôle de technicienne qualité de production.
Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles pour réussir dans ce métier ? Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontée au quotidien ?
Pour exceller dans ce métier, il est indispensable d'avoir une solide compréhension technique, notamment des concepts de mécanique appliqués aux véhicules lourds. La rigueur et l'attention aux détails sont également primordiales, car nous travaillons avec des équipements de haute précision où la moindre erreur peut avoir des conséquences importantes.
L'autonomie est une autre qualité cruciale, car mon travail combine des aspects techniques avec des responsabilités administratives et juridiques. Je dois être capable de jongler entre ces différents aspects tout en étant la seule personne à occuper ce rôle spécifique dans mon service. Cela nécessite une grande capacité d'organisation et une aptitude à travailler de manière indépendante.
Le principal défi, cependant, reste parfois d'ordre relationnel. Travailler dans un milieu majoritairement masculin peut être intimidant, surtout en début de carrière. Il m'a fallu du temps pour m'imposer et gagner le respect de mes collègues en prouvant mes compétences techniques. Aujourd'hui, le dialogue est plus fluide, mais il reste important de maintenir un bon équilibre entre fermeté et diplomatie.
Comment percevez-vous la place des femmes dans ce secteur ? Avez-vous constaté une évolution de leur présence et de leur rôle ?
J'ai effectivement remarqué une augmentation du nombre de femmes dans ce secteur, bien que cela reste encore limité. Ce sont souvent des femmes qui, comme moi, ont su prouver leur compétence technique et leur capacité à s'adapter à un environnement traditionnellement masculin. Cela dit, les femmes apportent une perspective différente, notamment en termes de minutie et de gestion des détails, ce qui est particulièrement valorisé dans des métiers techniques.
Les plus anciens de la profession ont souvent une immense expérience et un savoir-faire qui peuvent sembler intimidants au début. Mais il est important de se positionner sur un pied d'égalité, de montrer que nous sommes capables de maîtriser les mêmes compétences et de contribuer de manière tout aussi significative. C'est un défi, mais aussi une opportunité de changer les mentalités progressivement.
Quels sont vos projets pour l'avenir ? Comment envisagez-vous votre évolution professionnelle dans les prochaines années ?
Pour les cinq prochaines années, mon objectif principal est de continuer à me perfectionner dans mon métier actuel. Je suis convaincue qu'il me reste encore beaucoup à apprendre, tant sur le plan technique que sur le plan de la gestion de projets complexes.
Cependant, si l'occasion se présente, j'aimerais évoluer vers un poste de chef d'équipe. Mon rôle actuel m'amène déjà à collaborer étroitement avec les chefs d'équipe, et je trouve cette dimension de management très enrichissante. Pour cela, je pourrais envisager une formation supplémentaire en management, mais l'expérience que j'accumule pourrait aussi m'ouvrir cette voie de manière naturelle au fil du temps.
La notion de réseau est-elle importante dans ce secteur ?
Le réseau est effectivement un élément clé dans ce secteur, même si je ne m'en rendais pas compte au début de mes études. Il est crucial de se documenter, de s'informer et de rester en contact avec des professionnels du domaine. Mon apprentissage a été possible grâce aux connexions que mon école avait avec l'entreprise, ce qui montre bien l'importance des réseaux. Pour les jeunes, je les encourage vivement à explorer ces opportunités et à ne pas hésiter à poser des questions ou à demander des conseils à des professionnels plus expérimentés.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés qui souhaitent se lancer dans ce domaine ?
Je leur conseillerais de persévérer, même si le métier ne semble pas correspondre à leurs attentes au départ. Il y a toujours des opportunités à saisir, et chaque expérience est une occasion d'apprendre et d'évoluer. Terminer ce que l'on a commencé est essentiel, car cela ouvre souvent des portes inattendues.